mercredi 14 août 2013

Erwann Rougé

qui sous le blanc se tait



tout commence
dans un dédale de rue

dans le même blanc d'une heure
vide, pavée, couchée

entre l'air et le rien du monde

au plus intime et au plus clair
étourdissement du cœur

pour aller pas dans un lieu
pas dans un corps

mais quelque part
dans le dehors de soi
mon souffle en toi

ce que tu murmures 
au comble de la douceur

* * * 

Rien ne crie     rien ne dit beaucoup 
c’est seulement le soleil
qui est tombé sur les collines

le chaud derrière les yeux
traque les rougeoiements

il faut tendre l'oreille
comme l'on fait toujours
quand on ne comprend pas

au moindre froissement de bruit 
les voix tissent le fragile
et le tourment

le désir se pose
et remonte derrière la nuque

* * *

Couverture d'Ilann Vogt
Introduction pour une nouvelle Babylone
42x60cm, techniques : tissage de livre à la main